Le Cercle Psychosomatique
Le Cercle Psychosomatique
QUELQUES MOTS D’HISTOIRE…
Une psychosomaticienne du XII siècle
Inspirée, Hildegarde le fut, dans ses écrits comme dans sa vie. Médecin, herboriste, linguiste, écrivain, visionnaire, théologienne, diplomate, conseillère d’évêques, de papes et d’empereurs, l’abbesse de Bingen, la « Sybille du Rhin », avait plus d’une corde à son arc. A son luth aussi, car en plus de consigner et dessiner les visions colorées qu’elle a depuis son enfance, elle compose des chants et hymnes sacrés (plus de 70, aujourd’hui disponibles sur CD). Entre ses multiples talents figure aussi celui de l’observation : ses florilèges, qui mêlent indistinctement plantes, minéraux et animaux, en témoignent, son essai de caractériologie sexuelle et sa description de l’orgasme aussi. Elle écrit aussi sur la botanique et la thérapeutique par les plantes dans ses Libri simplicis et compositae medicinae. Mais ce qui nous intéresse plus encore ici, c’est la vision unitaire de l’être humain que nous offrent ses écrits : une vision dans laquelle l’esprit n’est pas séparé du corps, conception qu’aujourd’hui nous appellerions psychosomatique.
Hildegarde von Bingen
(1098-1179)
Inspirée peut-être, mais pas tombée de la dernière pluie, Hildegarde connaît son Hippocrate. « Tout médecin doit étudier la nature humaine et rechercher soigneusement, s'il veut remplir ses obligations, quels sont les rapports de l'homme avec ses aliments, avec ses boissons, avec tout son genre de vie, et quelles influences chaque chose exerce sur chacun », dit-elle. Elle connaît son Galien aussi. Son Livre des œuvres divines (Liber Divinorum Operum), où elle soutient que les humeurs régissent l'état du corps, le démontre. Et elle cultive cette fleur de la médecine (Flor medicinae) que chantera le catalan Arnaud de Villeneuve (1235-1311) dans son Régime de santé :
L’homme universel,
une vision d’Hildegarde
Après quelque neuf siècles de réclusion, voilà qu'Hildegarde sort de son couvent ; on trouve aujourd’hui dans le commerce sa soupe d'épeautre en sachets. La bonne Hilde mérite sans doute mieux que cela et plus d'un serait bien inspiré de suivre ses préceptes holistiques qui se proposent de libérer l'âme de ce qui l'accable et le corps de ce qui le charge.
Adapté de GUASCH, Gérard et WITKOWSKI, Nicolas, “Hildegarde von Bingen“, article du Dictionnaire culturel des sciences, Paris, Seuil/Regard, 2001.
« Veux-tu jouir d'une santé prospère ?
Chasse les noirs soucis, fuis tout emportement ;
Ne bois que peu de vin, soupe légèrement ;
Souviens-toi de marcher quand tu quittes la table ;
Du sommeil en plein jour crains l'attrait redoutable ;
Crains en toi le séjour de l'urine et des vents.
Fidèle à ces conseils, tu vivras de longs ans ».
quelques mots d’histoire
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