« Les maux d’enfants : mieux les écouter ! »
Un colloque tenu à l’Unesco, à Paris, en décembre 2008, sous l’égide de Pédiadol (association pédiatrique pour la prise en charge de la douleur chez l’enfant), invitait une fois encore à mieux prendre en compte la douleur des petits. De nombreux praticiens y ont pris la parole devant une salle comble. Parmi eux, le Dr. Daniel Annequin, pédiatre à l’hôpital Armand-Trousseau à Paris et président de l’association Pediadol, qui mène depuis de nombreuses années une lutte courageuse contre la douleur des petits a déclaré: « si l’on s’accommode de la souffrance des enfants, c’est uniquement parce qu’ils sont vulnérables, exactement comme les personnes âgées et les handicapés ».
«Visiblement, le sujet passionne toujours autant, écrivait le journal Libération qui rendait compte du colloque, tout soulignant: C’est qu’après 20 ans de bataille, il reste encore des poches de résistance », et que « dans la formation des médecins, la douleur est toujours à peine évoquée ». « Aujourd’hui pourtant, il arrive que des soignants refusent de pratiquer certains gestes si les conditions antalgiques ne sont pas réunies. Mais beaucoup s’abritent encore derrière un discours fataliste », continuait Libération.
Le quotidien faisait aussi remarquer : « On se doute que les médecins ne sont pas intentionnellement sadiques. Mais leurs méthodes sont parfois musclées. Les Anglo-Saxons ont donné un nom à ces pratiques : brutacaine. Soit le recours à la force, à une forme de violence que les équipes jugent nécessaire pour pouvoir pratiquer un soin douloureux. Comme lorsqu’on utilise des sangles pour attacher un enfant qui se débat ». « En France, on commence à s’inquiéter d’éventuelles plaintes que des parents pourraient déposer », notait encore Libération qui
relevait par ailleurs que « la difficulté pour des médecins serait d’évaluer la douleur «invasive» : celle qui n’est pas liée à la pathologie mais générée par le soin médical », douleur pour l’évaluation de laquelle, chez les tout-petits, on privilégie l’observation des gestes et expressions.
